Comment les entreprises font-elles face au défi écologique ?

Comment les entreprises font-elles face au défi écologique ?

L’urgence climatique est un défi à côté duquel personne ne passe. Particuliers, gouvernements, sociétés, tous sont appelés à se mobiliser pour trouver des solutions de développement durable.

Côté entreprise, si certaines mettent en place des actions pour atteindre les objectifs fixés par l’accord de Paris sur le climat, d’autres pataugent un peu. Et pour cause, la transition demande beaucoup de travail mais surtout un plan construit sur le long terme. Décryptage de l’ampleur du défi écologique pour les sociétés.

Les entreprises et l’industrie face aux enjeux d’un monde plus durable

Les entreprises ont une empreinte environnementale lourde, c’est un fait. Selon un rapport de l'ONG internationale Carbon Disclosure Project, 100 entreprises dans le monde sont responsables de plus de 70 % des émissions de gaz à effet de serre. Un constat alarmant face aux enjeux considérables que représentent les impacts de la crise du climat.

Quels sont exactement les impacts environnementaux ? Qui est concerné ?

En somme, cela concerne toutes les sociétés qui, de part leurs activités et le processus de fabrication de leurs produits, exploitent la biodiversité, les ressources naturelles et rejettent des éléments nocifs pour l’environnement (diverses émissions de gaz, matériaux polluants, etc.). Cela ne concerne pas uniquement l’industrie pétrolière ou le textile mais aussi une large palette de groupes et de sociétés qui sont loin d’être éco-responsables. C’est le cas notamment des banques, dont l’empreinte environnement est hautement toxique.

L’activité humaine, donc des collaborateurs, a un impact net et altère la qualité de vie et la santé humaine mais aussi celle de la biodiversité dans son ensemble (eau, air, ressources premières, animaux).

Face aux objectifs de l’accord de Paris pour le climat, les entreprises de plus de 500 collaborateurs en France sont contraintes de réaliser un bilan carbone avec l’objectif de penser et présenter un plan de réduction et de contrôle de leur impact sur le changement climatique. Cette stratégie doit aller au-delà des actions de RSE et être pensée avec, à l’appui, des solutions et des projets orientés développement durable.

De la prise de conscience à la mise en place d’actions

Ces obligations ont permis à bon nombre d'entreprises d’analyser leur impact environnemental pour mieux adapter leur stratégie et les projets associés. Il existe plusieurs méthodes de calcul qui les aident comme le bilan carbone mais aussi l’étude d’impact environnemental ou encore l’analyse du cycle de vie des produits (pour les entreprises concernées).

Elles peuvent ensuite savoir comment et à quelle échelle elles polluent (perturbation directe, indirecte, cumulative, résiduelle). La société dispose alors de clés pour entamer une démarche éco-responsable et zéro émission de substances nocives. Ces résultats guideront leurs projets de développement durable.

Comment est-ce que ça se traduit concrètement ? Certaines sociétés misent sur la réduction des déplacements ou encore un changement du mode de consommation d'énergie ou une limitation de l’utilisation de certains matériaux. D’autres optent plutôt sur la compensation de leurs émissions en soutenant des projets de développement des énergies plus vertes ou renouvelables, etc.

L’éco-responsabilité est aussi un atout de recrutement. En effet, une étude de l’ADEME et du CSA pour Linkedin a montré que 78% des collaborateurs seraient plus enclins à intégrer les troupes d’une équipe étant engagée concrètement dans la transition écologique. C’est probablement pour cela que la plupart des entreprises communiquent massivement sur le sujet.

Quand certaines se contentent de le partager sur les réseaux sociaux, d’autres l’affichent fièrement sur leur packaging. Un engagement qui visent aussi bien les salariés à travers la RSE que les consommateurs. Parce que oui, les actions et projets écologiques sont aussi des solutions pour enrichir leurs bases de données clients. Les entreprises de textile en sont de vrais exemples.

Les bons élèves pour le climat

Pour certaines organisations, pas besoin de prouver qu’elles visent le zéro-émission carbone. En effet, la transition est beaucoup plus simple soit parce que leur ADN s’inscrit pleinement dans une stratégie à faible empreinte carbone, soit parce que leur métier accompagne le changement vers l’éco-responsabilité et le développement durable. Leurs projets à elles, c’est de changer les habitudes.

Dans les deux cas, les collaborateurs sont pleinement intégrés dans le plan d’action et participent, en groupe, à la préservation des ressources et au respect de l’environnement et de la biodiversité. L'entreprise, parce qu’elle existe, accompagne aussi les consommateurs à changer leurs habitudes et à œuvrer, grâce à leurs achats, pour un monde plus responsable.

Comment elles s’y prennent ? Consciente des enjeux du réchauffement climatique, c’est ce constat qui les pousse à créer une offre différente. Elles ont passé le stade de la prise de conscience et s’inscrivent pleinement dans l’action.

C’est le cas notamment de Too Good To Go, une application mobile anti-gaspi.

Son crédo ? Mettre en relation des restaurants, des boulangeries, des supermarchés et des professionnels des métiers de bouche avec les consommateurs pour leur vendre à prix réduit les invendus du jour. L’objectif étant de lutter contre le gaspillage alimentaire et de faire participer directement ses utilisateurs.

D’autres vont plus loin encore, par exemple l’entreprise française Waga Energy produit du biométhane, substitut renouvelable du gaz naturel. Elle utilise pour cela le gaz des sites de stockage des déchets pour alimenter particuliers et sociétés. Ce gaz propre est local et renouvelable, il contribue à éviter l’émission de 45 000 tonnes d'eq CO2.

Côté technologie, la startup Deepki a créé un logiciel qui analyse les données énergétiques des parcs immobiliers pour améliorer leur gestion énergétique.

L’épuisement des ressources naturelles étant de plus en plus fort, l’entreprise française DualSun conçoit et fabrique des panneaux solaires hybrides ainsi que des panneaux photovoltaïques qui favorisent l’autonomie énergétique des bâtiments. Elle contribue directement à rendre réelsdes habitations et espaces de travail plus respectueux de l’environnement.

Il est assez évident de voir que ces entreprises connaissent déjà le processus de production de gaz à effet de serre et savent qu’elles ont un rôle à jouer au sein de la société. Elles tournent à leur avantage cette période de transition pour se positionner comme des acteurs du changement. Elles permettent à d’autres groupes ainsi qu’aux particuliers de contribuer à leur échelle à la réduction de la consommation et à la préservation de nos habitats et de la biodiversité.

En plus d’une ADN bien ancrée vers le respect de l’environnement, elles doublent leurs actions en réduisant elle-même leur consommation. Cela passe par la limitation de la production de déchets et une attention accrue sur la consommation d’énergie et des ressources. Elles sont des exemples concrets, bien réels, qu’un changement est possible et que leurs solutions peuvent s’inscrire dans la durée.